Isabelle Sénéchaud n’est pas de celles qui photographient pour montrer, mais pour suggérer. À travers son objectif, cette photographe amateur, révélée par l’association Objectif Déclic, s’est forgée une démarche singulière où la créativité et l’expérimentation occupent une place centrale. Son parcours, loin des sentiers battus, témoigne d’une quête : celle de l’image qui interpelle, qui éveille, qui invite à la projection.
Si Isabelle Sénéchaud a toujours aimé faire des photos, c’est en rejoignant l’association Objectif Déclic et en relevant les défis thématiques proposés qu’elle découvre une dimension nouvelle à sa pratique : « le plaisir de me challenger, de sortir de ma zone de confort et d’inventer ». Chaque thème devient un terrain d’expérimentation, une occasion de donner naissance à des images qui, parfois, la surprennent elle-même.
Le déclic, le vrai, survient lors d’une exposition à la médiathèque de Routot sur le thème de la forêt. Partie en quête d’une image créative autour des racines, elle découvre, lors du visionnage sur ordinateur, un entrelacement inattendu : « Un corps d’homme qui semblait reposer au pied de l’arbre. Ce moment m’a profondément marquée car sans m’en rendre compte, j’avais réussi à révéler l’invisible, ce que mon œil n’avait pas su capter et que la photo avait su révéler ».
Son style photographique, Isabelle Sénéchaud le définit d’un mot : surprendre. Elle cherche à éveiller la curiosité, à laisser une part d’ombre et de mystère. « Mon but n’est pas de montrer mais d’ouvrir une porte », confie-t-elle. Elle souhaite que chacun puisse projeter sa propre lecture, son propre récit. Loin de l’image illustrative, sa photographie devient un espace de suggestion, de dialogue silencieux entre l’image et le spectateur.
Sa définition d’une « bonne photo » en dit long sur sa démarche : « une image qui propose quelque chose, qui émerveille, intrigue, émeut mais qui ne laisse pas indifférent ».
Isabelle Sénéchaud travaille avec un Nikon équipé d’un objectif 18-300 mm, un choix motivé par la liberté qu’il lui offre : s’adapter à l’instant, saisir l’inattendu, de près comme de loin. Pour elle, les contraintes techniques – lumière difficile, imprévus – ne sont pas des obstacles mais des moteurs de création, l’incitant à être plus attentive et inventive.
Elle privilégie l’improvisation à la préparation méthodique, se fiant à l’instinct et à la découverte. « Je n’ai pas de méthode préétablie pour préparer mes prises de vue. Je préfère l’improvisation, l’instinct ».
Son exposition inaugurale fut une aventure exigeante, de la conception à la réalisation. Isabelle a choisi ses images pour leur capacité à éveiller l’imagination du public, fidèle à sa philosophie : « Invitation à l’imaginaire… Par le biais de cette série de photos, j’invite le public à laisser libre court à leur imagination ».
Fière de ses trois images exposées, elle rappelle que la photographie, bien que capturant le réel, « est un art de suggestion, de projection, de dialogue silencieux entre l’image et celui qui la regarde ».
Curieuse, avide d’apprendre, Isabelle Sénéchaud ne s’enferme pas dans un genre. Elle prend les projets comme ils viennent, découvre, expérimente. Son rêve photographique ? Capturer des éclairs, défi technique et poétique par excellence.
Sa philosophie tient en une phrase : « Je photographie non pas pour montrer ce qui est mais pour éveiller ce qui pourrait être ». Pour Isabelle, la photographie a changé son regard sur le monde. Elle observe désormais les détails, traque l’émotion et la curiosité, cherchant à transmettre ce frisson de l’inattendu qui fait toute la magie de l’image.